Lutte contre l’épidémie : la belle leçon de civisme de l’Asie. La culture asiatique place l’intérêt de la communauté au-dessus de l’intérêt individuel…

Les limites de l’individualisme à l’occidentale

Le coronavirus, une géopolitique des peurs

La pandémie du Covid-19 a révélé et accentué les peurs dans un monde plus fracturé que jamais. Face à la déraison, ce mal pourrait obliger à réhabiliter l’expertise et la compétence et éviter de se laisser aller à l’égoïsme national et au pur protectionnisme.

0602923194386_web_tete.jpg

Ce qui rend les émotions si particulières, c’est qu’elles semblent nous contrôler, plus que nous ne les contrôlons. Et l’émotion qui nous domine à l’heure du coronavirus est, bien entendu, la peur. Elle se traduit par la volonté d’être protégé, rassuré face à un monde qui apparaît comme plus dangereux, parce que toujours plus complexe, imprévisible, sinon incompréhensible. Nous sommes comme aveuglés par la lumière des informations qui se bousculent dans notre cerveau. Comment maîtriser, hiérarchiser, classer, cet afflux de données qui nous angoisse par sa diversité et sa nouveauté ?

Vivre sous l’emprise de la peur, c’est non seulement s’inquiéter du présent, mais attendre plus de dangers encore du futur. La peur est l’inverse absolu de l’espoir, émotion dans laquelle le futur ne peut qu’être plus radieux encore que le présent…


Comment la culture asiatique place l’intérêt de la communauté au-dessus de l’intérêt individuel ?

UN SEUL MOT D’ORDRE : DISCIPLINE…

Le régime chinois a réussi à faire reculer l’épidémie de coronavirus sur son territoire. Pas parce qu’il s’agit d’un régime autoritaire – la Corée et Taïwan ont réussi aussi alors qu’elles sont des démocraties – mais parce que la culture asiatique place l’intérêt de la communauté au-dessus de l’intérêt individuel. Un sens du collectif que l’Occident, estime Dominique Moisi, a perdu et qu’il faut de toute urgence restaurer.

  • Éditos & Analyses
  • Commenter
0602962042085_web_tete.jpg

Il existe un meilleur équilibre entre le souci du groupe et celui de l’individu dans les pays asiatiques. (CHINE NOUVELLE/SIPA)

 


A travers les nouvelles « routes de la soie » – projet géopolitique autant qu’économique – la Chine étend son influence sur le monde. Aujourd’hui, c’est sa protection – au sens le plus littéral du terme – qu’elle offre au monde . Après l’Italie, la France vient de recevoir un million de masques en provenance de Chine. Il y a quelques semaines encore, le pouvoir chinois était sous le feu des critiques. « Le virus chinois » ne risquait-il pas d’être, pour Xi Jinping, l’équivalent de ce que Tchernobyl avait été pour l’URSS sur le déclin, le début de la fin ?


Ceux qui ont lu cet article ont aussi lu : 
L’intelligence-collaborative-comment-penser-ensemble ?