Le vieil homme et le cheval…

On n’avait jamais vu de tel cheval,
tant par sa splendeur, sa majesté que par sa force.
Les gens offraient des fortunes pour cette monture,
mais le vieil homme refusa toujours de le vendre :

« Ce cheval n’est pas un cheval, disait-il. Il compte pour moi comme une personne. Comment pourrait-on vendre une personne ? Il compte pour moi comme un ami, pas comme un animal que je possède. Comment pourrait-on vendre un ami ? »

L’homme était pauvre et la tentation était grande, mais jamais il ne vendit le cheval.

Un matin, il constata que le cheval
n’était plus dans son écurie.
Tout le village vint le voir :

« Vieux fou, se moquèrent-ils, Nous t’avions
dit qu’un jour quelqu’un volerait ton cheval.
Nous t’avions prévenu que tu serais volé.
Toi, si pauvre, comment as-tu pu garder
sous ta protection un animal si précieux ?

Tu aurais mieux fait de le vendre.
Tu aurais pu en tirer le prix que tu voulais.
Aucune somme n’aurait été trop importante.
Maintenant le cheval est parti,
et c’est une mauvaise chose qui t’arrive. »

Le vieil homme répondit :

« Ne parlez pas trop vite. Dites seulement que le cheval n’est pas dans l’écurie.
C’est tout ce qu’on sait, le reste n’est que jugements.
Est-ce une mauvaise chose pour moi, ou non ?
Comment pouvez-vous savoir ? Comment pouvez-vous juger ? »

Les gens protestèrent :

« Ne nous prends pas pour des imbéciles !
Nous ne sommes peut être pas philosophes,
mais il n’y a pas matière à philosopher ici.
Le simple fait que ton cheval ne soit plus
là constitue une mauvaise chose. »

Le vieil homme parla de nouveau :

« Tout ce que je sais, c’est que l’écurie est
vide et que mon cheval est parti.
Je ne sais rien de plus.
Qu’il s’agisse d’une mauvaise chose ou
d’une bonne chose,
je ne peux pas le dire. Nous ne voyons
qu’un fragment des choses.
Qui peut dire ce qui va arriver ensuite ? »

Les gens du village rirent et pensèrent
que le vieil homme était fou.
Ils avaient toujours pensé qu’il était imbécile, car,
s’il ne l’était pas, il aurait vendu le cheval et vivrait des revenus de cette vente.

Au lieu de cela, sa vie était celle d’un pauvre bûcheron, le vieil homme était encore obligé de couper du bois de chauffe, de le traîner à travers la forêt et le vendre. Il vivait au jour le jour, dans
la misère et la pauvreté. Il avait désormais prouvé
qu’il était vraiment fou.

Quinze jours plus tard, le cheval revint.
Il n’avait pas été volé,
il s’était seulement enfui dans la forêt.
Non seulement il était revenu, mais il ramenait
une douzaine de chevaux sauvages avec lui.

Une fois encore, les gens s’assemblèrent
autour du bûcheron et lui dirent :
« Vieil homme, tu avais raison et nous avions tort.
Ce que nous pensions être une mauvaise chose
s’est révélé être une bonne chose.
S’il te plaît, Pardonne-nous. »

L’homme répondit :
« Encore une fois, vous allez trop loin.
Dites seulement que le cheval est revenu
et qu’une douzaine de chevaux l’accompagnaient,
mais ne jugez pas. Comment pouvez-vous savoir
s’il s’agit
d’une bonne chose ou non ?

Vous ne voyez qu’un fragment des choses.
A moins que vous sachiez toute l’histoire,
comment pouvez-vous juger ?
Vous ne lisez qu’une page d’un livre.
Comment
pouvez-vous juger le livre en entier ?
Vous ne lisez qu’un mot d’une phrase.

Comment
pouvez-vous comprendre
la phrase entière ? La vie est si vaste,
et pourtant vous jugez tout de la vie sur
une page ou un mot.
Tout ce que vous avez vu n’est
qu’un fragment des choses !

Ne dites donc pas qu’il s’agit d’une bonne chose.
Personne ne le sait. Je me contente
de ce que je sais
et je ne me tracasse
pas de ce que je ne sais pas. »

« Peut-être le vieil homme a-t’il raison,
se dirent-ils entre eux. »
Ils n’en dirent pas beaucoup plus.
Cependant, au fond d’eux-mêmes,
ils étaient persuadés qu’il avait tort.
Ils savaient qu’il s’agissait d’une bonne chose.

Une douzaine de chevaux sauvages étaient arrivés
avec le cheval blanc. Avec un peu de travail,
ces animaux pourraient être domestiqués,
entraînés et vendus pour beaucoup d’argent.

Le vieil homme avait un fils, un fils unique.
Le jeune homme commença à domestiquer les chevaux sauvages. Quelques jours
plus tard, il tomba d’un des chevaux et se cassa les deux jambes.

Une fois encore, les villageois s’assemblèrent
autour du vieil homme et émirent leurs jugements.
« Tu avais raison, dirent-ils, tu nous as prouvé
que tu avais raison. La venue des douze chevaux n’était
pas une bonne chose. C’en était une mauvaise.
Ton fils unique s’est cassé les jambes,
et maintenant, à ta vieillesse,

tu n’auras personne pour t’aider.
Tu es maintenant
plus pauvre que jamais. »

Le vieil homme parla encore :

« Vous êtes vraiment obsédés par le jugement.
N’allez pas si loin. Dites seulement que
mon fils s’est cassé les jambes.
Qui sait s’il s’agit d’une bonne chose ou
d’une mauvaise chose ? Personne ne le sait.
Nous ne connaissons que des fragments des choses.
La vie vient de cette façon, par fragments. »

Il arriva alors que, quelques semaines plus tard,
le pays s’engagea dans une guerre contre
un pays voisin. Tous les jeunes hommes du village
furent réquisitionnés, sauf le fils du vieil homme,
parce qu’il était blessé. Une fois encore
les gens se rassemblèrent
autour du vieil homme, pleurant et se lamentant
parce que leurs fils étaient partis à la guerre
et avaient peu de chances d’en revenir.

L’ennemi était fort et la guerre
serait une sévère défaite.
Ils ne reverraient jamais leurs fils.
« Tu avais raison, vieil homme, gémirent-ils.
Dieu sait que tu as raison. Tout cela le prouve.
L’accident de ton fils était une bonne chose.
Ses jambes sont peut être cassées, mais,
au moins, il est avec toi.
Nos fils, eux, sont partis pour toujours. »

Le vieil homme répondit une fois de plus :
« C’est vraiment impossible de discuter avec vous.
Vous n’arrêtez pas de tirer des conclusions.
Alors que personne ne sait rien. Dites seulement :
nos fils sont partis à la guerre, et le tien non.
Personne ne sait si c’est une bonne chose
ou une mauvaise chose. Personne
n’est assez sage pour le savoir.
Dieu seul le sait. »

Et vous, dîtes-moi,
qu’en pensez-vous ?

Yola M. ❤

 

Auteur : Yola Marin

« Beaucoup pensent à vivre longtemps, peu à bien vivre » Socrate.*** « La vie est une fleur, et l’amour en est le miel ». Mon aisance relationnelle, doublée d’un sens accru de l'empathie ainsi que d’une véritable intelligence émotionnelle développée au fur et à mesure de par mon vécu, me permettent d'être vraiment à l'écoute des autres et de mieux comprendre les problématiques qui sont liées à la construction, au développement de la personnalité tant sur le plan personnel que dans le cadre familiale (enfance, parents-enfants, couples, rêves, aspirations....) que dans le domaine professionnel (envie de progresser, challenge) : développer son mindset...😇*«IL N'Y A QUE DEUX CONDUITES AVEC LA VIE : SOIT VOUS LA REVER SOIT VOUS L'ACCOMPLISSEZ !»

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